Quand
Marcel raconta à ses amis tout ce qu'il avait vu, il suscita les
rires des uns, l'incrédulité des autres, et l'indifférence
d'Hervé, son plus ancien ami, mais aussi le plus renfermé,
qui lui reprochait de ne pas lui avoir fait confiance avant. Pourtant,
tous décidèrent de l'accompagner pour visiter la grotte.
Une
fois dans la campagne, l'inquiétude fit son apparition. Au fur et
à mesure qu'ils s'approchaient de la grotte la peur s'emparait d'eux.
Même les plaisanteries de Paul ne pouvaient relâcher ni l'air
soucieux de Marcel ni la mine pâle d'Hervé qui, étrangement,
devenait de plus en plus agacé.
Le
chien, en aboyant, leur indiquait le lieu exact. Face à la porte,
les blagues cessèrent, et malgré cette odeur dégoûtante,
ils descendirent jusqu'à la grande salle au milieu de laquelle était
l'autel. Mais, il n'y avait plus d'enfant. Il n'y avait qu'un grand silence,
percé seulement par les aboiements du chien qui était resté
à l'extérieur, une force écrasante qui leur serrait
le coeur et la sensation d'être observés. Mais... observés
par qui?
À
ce moment-là, tous dirigèrent leur regard vers les quatre
grandes statues et soudain, sans savoir pourquoi, tous coururent vers l'escalier
pour quitter ce lieu le plus vite possible.
Après
cette expédition, ils n'étaient plus les mêmes. Il
y avait quelque chose de différent dans l'ambiance chaque fois qu'ils
se retrouvaient.
Tous
les cinq avaient gravé dans leur esprit le souvenir de cette force
puissante et la sensation constante d'être observés, mais
personne ne voulait en parler.
La
semaine suivante Marcel se réveilla avec la nouvelle d'une mort.
On avait rencontré le corps sans coeur d'un jeune homme allongé
sur son lit au-dessous d'une grande inscription écrite sur le mur.
C'était le corps d'Hervé.
(À
suivre).
María
José Aguilar Ruiz-Olivares. 5e français,
EOI d'Hellin. Année 2001-2002.