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En général, quand on parle d'une maladie, ou de la douleur, tout le monde pense
d'abord à la maladie du corps, mais il existe aussi la maladie de l'âme.
De la même façon que l'on peut naître avec une tare physique, on peut
avoir aussi un défaut d'esprit.
Lui, Laurent, un homme cultivé, un travailleur exemplaire, l'orgueil de ses parents,
il portait sur les épaules le poids et la faculté de connaître d'avance les
choses qui allaient se passer.
Dès qu'il était tout petit il avait eu ce don, cette charge insupportable. Déjà à quatre ans il dit à sa mère que le grand-père était mort, allongé sur son lit. Cette nuit-là, le grand-père mourut.
Il put même voir dans ses rêves d'autres morts, mais à l'âge de huit ans, il décida de ne plus raconter ses rêves, et dès cet instant-là il démentit qu'il rêvât, il garda pour soi le chagrin et l'impuissance.
Mais cela faisait déjà une semaine que son rêve, son affreux rêve avait foncé sur lui pendant la nuit: dans une cave un homme lugubre était à côté d'un petit enfant, qui, par terre, semblait mort, baigné de sang. Une autre nuit l'enfant lui parlait: "Aide-nous!, je veux être avec maman!"; une autre nuit encore il y avait plusieurs enfants, et la nuit précédente il avait vu que l'homme était en train de creuser un fossé dans la terre.
Aujourd'hui, pour les gens, si attachés au tangible, il est inconcevable que quelqu'un possède une telle faculté. On le prend pour un fou, un malade.... pour un coupable! Non, cette idée lui faisait peur!
Que faire? Peut-être qu'il y aurait beaucoup d'enfants innoncents en danger... Il avait beau oublier le rêve, il devenait de plus en plus cruel, de plus en plus sordide...(À suivre)Marisol Reaza Juárez, 5e français EOI Hellin. 2001-2002.
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Début de l'histoire.